L’avenir des Archives nationales de Madagascar

L’avenir des Archives nationales de Madagascar

Par Sahondra Andriamihamina

La Direction des Archives nationales de Madagascar poursuit plusieurs chantiers visant à développer son offre, en matière de collecte comme de préservation et d’accès d’un public élargi aux documents.

Préparation d’une exposition en octobre 2020 par les agents de la Direction

Une capacité de stockage à agrandir

  1. Les archives nationales sont conservées sur trois sites totalisant 1500 m2 avec – 1000 m² de magasin d’Archives, 200m² de bureaux, 60 m² Salle de lecture et 100 m² de locaux techniques (reliure-restauration, numérisation). Les sites sont en saturation. La gestion déconcentrée des archives sectorielles est une solution intermédiaire, mais à terme les archives définitives rejoindront les archives nationales.
  2. À cela s’ajoute la question des archives régionales et territoriales. Les actes et les documents produits par les collectivités sont conservés dans des conditions souvent précaires et souffrent de dégradations d’origines multiples. Or, par manque d’espace, les archives nationales ont suspendu les versements dont les derniers datent de 1936. Il nous faut un nouveau bâtiment. La rénovation des archives territoriales est, en conséquence, une priorité. Structurellement, la capacité du service des archives régionales pour appuyer (encadrement, formation, …) les collectivités dans ce domaine (conservation, gestion des actes) sont à développer. Un programme ad hoc reste à mettre en place.

Développer l’informatisation de la chaîne de traitement et de communication et la numérisation des fonds

La modernisation des archives est entamée depuis 2001. Elle est inscrite dans une démarche partenariale. Avec MISA, du département Mathématiques auprès de la faculté des sciences de l’Université d’Antananarivo (2001), une collaboration a été construite pour mobiliser des compétences techniques en vue de concevoir un schéma directeur informatique, définir les outils et former les agents. Cela a permis par la suite d’ouvrir d’autres partenariats. Citons le programme SIST (2007), ainsi que les programmes de valorisation menées avec le concours de l’UNESCO (2010), et de la BRITISH LIBRARY (2015).

La numérisation est un des axes essentiels à la modernisation. Elle est un maillon essentiel du processus d’informatisation des services. Les possibilités offertes par l’informatisation en termes de conservation et de traitement des documents sont en effet multiples. Elle permet d’accroître, d’une part, l’accès aux fonds tout en préservant l’intégrité physique des originaux. Mais elle offre aussi de nombreuses possibilités en matière de gestion des fonds, de mouvements (récolement), de réalisation et d’indexation des instruments de recherche, de conservation (via l’usage de supports de substitution), de diffusion et de consultation (à distance ou sur postes dédiés) ainsi que d’évaluation et de suivi des activités.

La numérisation des documents conservés et leur mise à disposition dans une base de données en ligne offre à l’utilisateur une possibilité de consulter le cadre de classement et les instruments de recherche disponibles via le site des Archives nationales.

Le processus initié en ce sens auprès de la DAN s’inscrit dans la durée, vu l’ampleur du chantier. Néanmoins, le processus est engagé et la numérisation des archives royales est en cours.

Les archives : informer pour une diffusion large et ouverte au plus grand nombre

L’importance croissante des besoins en matière d’accès à l’information concourt à élargir le public des archives et à multiplier les occasions de consultation des fonds. Ce public est constitué de professionnels (administrations, chercheurs…) et d’amateurs. L’accueil d’un public multiforme toujours plus nombreux est l’un des défis que la Direction des Archives Nationales doit relever. Des expositions itinérantes à travers l’île ont été initiées depuis 2015 pour permettre à un large public d’accéder aux documents anciens. Des films documentaires ont été produits cette année. Et nous espérons perpétuer ces initiatives. Pour ce faire, une page Facebook et un site web ont été créés et sont à développer.

Les Archives nationales de Madagascar ambitionnent aujourd’hui l’informatisation de toutes les procédures des archives depuis la prise en charge des demandes de consultation (identité des consultants, motifs de la consultation, thème, documents recherchés, début et fin de la consultation, état des documents rendus, …) ; – le récolement des documents remis après consultation ; – le classement, les inventaires, l’inventaire thématique, l’indexation des documents en vue de faciliter les recherches documentaires ; – la consultation des documents à l’écran, leur duplication, leur certification et la production de supports de substitution numérique.

Et, parce que la dématérialisation n’abolit pas les contraintes propres à la collecte toujours d’actualité de mètres linéaires, les archives nationales ont aussi besoin de s’agrandir avec de nouveaux bâtiments, pour accueillir les archives ministérielles et sectorielles ainsi que les actes, mais aussi les archives territoriales dont l’état est préoccupant surtout auprès des collectivités reculées.

Pour faire face aux défis qui sont ceux des Archives aujourd’hui et mener à bien une politique de conservation ambitieuse, le secteur des archives est à structurer, renforcer, et cela passe en premier lieu par le déploiement de programmes de formation auprès des ministères, des secteurs publics et des collectivités.

Voir l’entretien « Cameroun, Madagascar, Maroc : les Archives nationales à la croisée des chemins ».

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